A L’ECOLE DU SAINT-ESPRIT
Il existe une école fondée par Jésus et c’est le Saint-Esprit qui enseigne. Le fondateur a prouvé par son exemple qu’il est possible de participer à cette école et d’y remporter le bac. Les élèves sont les enfants de Dieu qui passent par l’épreuve et qui ont beaucoup souffert.
Nous tous connaissons la vie de Celui dont nous disons être les disciples. Jésus, notre Maître, a souffert le rejet, le commérage, la moquerie, la honte, la solitude, la trahison, etc. On l’a traité d’imposteur, d’hypocrite, de malfaiteur, de blasphème. On l’a humilié, maltraité, craché au visage et on l’a tué. Ses frères et soeurs ne croyaient pas en Lui, ses disciples l’ont vendu, trahi, abandonné. Même Son Père céleste, le Dieu trois fois saint, s’est détourné de Lui lorsqu’Il était chargé de mes péchés et des vôtres, provoquant en Lui ces mots terribles, chargés de sentiments de rejet et de solitude : Eli, Eli lama sabachtani, c’est-à-dire « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt. 27 : 46).
Nous pourrions maintenant ouvrir une parenthèse pour découvrir qui a tué le seul juste. Nous pourrions prendre le parti de ceux qui ont accusé les Juifs, théorie qui a conduit les autorités de l’église catholique à bénir les canons des Nazis en leur permettant le moto : « Gott mit Uns » (Dieu avec nous). Je glorifie le Seigneur pour tous les prêtres et les croyants catholiques (et non catholiques) qui ont offert leur vie pour sauver celles des victimes de la fureur de l’inhumanité. Les juifs à leur tour ont rejeté la faute de la mort du Christ sur les Romains, raison pour laquelle la péninsule italienne héberge un bon nombre d’antisémites. Y a-t-il d’autre part une seule nation, à part Israël évidemment, qui pourrait se vanter de ne pas avoir d’antisémites parmi sa population ? D’autres personnes sont prêtes à jeter la faute complète sur la religion établie qui a fait pression sur le peuple pour qu’il crie : « Crucifie-le ! ». Et les théories ne manquent pas pour indiquer qui a provoqué la mort du Saint de Dieu. Même si ces théories possèdent une certaine véracité, c’est bien ailleurs qu’il faut chercher les causes de la mort de Jésus. Comme toujours nous trouvons la réponse dans les Saintes Ecritures : « Personne ne m’ôte la vie, mais je la donne de moi-même » (Jean 10 :18). Et puisque il ne faut jamais prendre un verset tout seul si l’on ne veut pas créer une doctrine qui n’a rien à voir avec la Bible, lisons encore le prophète Esaïe : « Mais Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris » (53 : 5). Oui le Fils de Dieu a offert lui-même Sa vie pour que s’accomplisse ce qui avait été écrit à Son intention pour le salut de ceux qui se confient en Lui pour leur vie éternelle. C’est ce que Christ avait appris à l’école du Saint-Esprit. Offrir soi-même (Rom.12 :1) pour que s’accomplisse ce que le Père a décidé d’avance pour le salut des pécheurs.
Puisque Jésus est notre Maître et nous sommes Ses disciples, devons-nous souffrir en tant que chrétiens ? Il se peut que nous trouvions étrange que la souffrance fasse part des lots du chrétien ! Et cela s’explique ! Si nous n’aimions pas Dieu, alors nous trouverions normal de souffrir, n’est-ce pas ? Tout comme les disciples qui, en voyant l’aveugle-né (Jean 9), demandaient à Jésus si c’était lui ou ses parents qui avaient péché, nous associons la souffrance, la maladie, l’épreuve, comme une punition du péché. S’il est vrai que très souvent cela est exact, la réponse de Jésus devrait nous retenir avant de faire des affirmations gratuites :
« Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché ; mais c’est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui » (Jean 9 :3). Nous n’arrivons pas à réaliser que très souvent on passe à l’école du Saint-Esprit, tout comme le Maître, tout simplement car nous sommes enfants de Dieu et disciples du Christ. Ecoutons les mots que le Saint-Esprit nous a laissé par la bouche de l’apôtre Pierre : « Et c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ lui aussi a souffert pour vous et vous a laissé un exemple, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pi. 2 :21). C’est à cela que vous avez été appelés. A quoi correspond le mot « cela » ? Pensez à ce que Christ a supporté : trahisons, crachats, épines, blessures, rejets, calomnies, abandons, incompréhensions. La liste serait trop longue pour qu’elle soit complète. Une chose pourtant est sûre : ce que tu vis et que moi je vis, Christ l’a vécu avant toi et moi. Ecoutons ce que l’auteur de l’épître aux Hébreux nous dit : « Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Héb. 4 :15). Permettez-moi de poser une question un peu troublante : « Si nous avions appris à nous asseoir sur les bancs de cette école de notre Maître, si nous avions appris à nous supporter, trouverions-nous aujourd’hui dans nos églises des séparations, des divorces, des manques de pardon, des clans, des luttes pour le pupitre ; trouverions-nous toutes ces dénominations, qui cachent bien souvent (ce qui signifie « pas toujours ») des animosités, des litiges, des envies de suprématie, le désir de tout contrôler, ou encore la rébellion et l’anarchie ? Etes-vous de ceux qui sont d’accord de supporter la souffrance, mais pas l’injustice ? Ecoutons encore l’apôtre Pierre : « C’est une grâce de supporter des afflictions par motif de conscience envers Dieu, quand on souffre injustement. En effet, quelle gloire y a-t-il à supporter de mauvais traitements alors que nous avons commis des fautes ? Mais si vous supportez la souffrance lorsque vous faites ce qui est bien, c’est une grâce devant Dieu » (1 Pi. 2 :19-20).
Je sais bien que « la communion aux souffrances de Christ » (Phil. 3 :10) ne correspond pas à l’Evangile à l’eau de rose ou à l’Evangile de la richesse et de l’abondance matérielle que malheureusement trop souvent on propage aujourd’hui. Que Christ vienne à notre rencontre en ce qui concerne nos besoins psychiques, moraux, physiques, spirituels et économiques c’est une réalité. Toutefois encore une fois il ne faut pas mettre en évidence une partie de l’Evangile au détriment d’une autre. Le déséquilibre qui s’en suit serait des plus graves : l’hérésie et le sectarisme.
Qui, parmi nous, a déjà entendu parler des souffrances, des tribulations, des persécutions que les chrétiens doivent endurer ? ((Actes 14 :22 ; 2 Tim. 3 :12). Vous pouvez encore dire que Christ était Dieu, donc Il pouvait supporter tout cela, mais nous sommes des êtres humains et n'avons pas la force. Ecoutons l’apôtre Paul cette fois-ci : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait pas été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1 Co. 10 :13). Et Paul n’était pas un homme à prêcher ce qu’il ne vivait pas. Si vous étudiez sa vie, vous vous rendrez compte qu’il sait de quoi il parle quand il nous enseigne sur les souffrances. Dans Rom. 8 :18 il nous dit qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir.
Considérons maintenant le pourquoi des souffrances. Dieu est-Il cruel ? Éprouve-t-Il du plaisir à nous voir souffrir ? Nous parle-t-Il d’amour et au contraire désire-t-Il notre mal ?
Rien de tout cela. Dieu nous aime d’un amour éternel et Il l’a prouvé en donnant Son Fils pour notre bien.
Vous rappelez-vous, lorsque vous traversiez une épreuve, des personnes que Dieu a mis sur votre chemin. Bien sûr je ne parle pas ici de celles qui ont essayez de vous écraser davantage. Ce sont des personnes qui connaissent des versets bibliques par coeur et qui les énumèrent à droite et à gauche sans se soucier de ce qu’ils peuvent provoquer. Pardonnez-leur : ils n’ont certainement pas été à l’école du Saint-Esprit, ou ils se sont rebellés à cette école. Ils vivent un évangile stérile et dur. Je veux parler par contre de ceux qui vous ont écouté avec une grande attention et qui vous ont compris, de ceux qui ont trouvé pour vous des paroles de consolation, de réconfort et qui ont été une bénédiction de Dieu sur votre chemin. Par quelle vertu croyez-vous que ces personnes ont pu compatir à votre détresse ? Par l’intelligence ? Non ! Certes, vous savez que c’est par l’Esprit ! Ces personnes ont été, comme leur Maître à l’école du Saint-Esprit. Lorsque ces personnes passaient par la souffrance, ne pouvaient pas s’expliquer le pourquoi de leur maladie, de leur souffrance, de leur affliction. Mais le jour où elles ont pu aider quelqu’un, elles ont réalisé que c’était grâce à ce qu’elles avaient enduré qu’elles ont pu comprendre la personne qui leur demandait de l’aide. Comme les souffrances de Christ abondent en nous, notre consolation envers les autres abonde par le Christ (2 Co. 1:4-5). Je ne veux pas croire que vous aimeriez seulement les consolations de l’Esprit au travers du Corps de Christ sans vouloir à votre tour consoler ceux qui souffrent dans le même Corps. Et comment pourriez-vous être utile sans être passé vous même par des épreuves ? Vous seriez semblables à ceux qui vous ont inondé de versets bibliques sans vous apporter un véritable réconfort. Vous ne pourriez aider personne car vous seriez pleins de votre propre justice.
Certains, parmi nous, pâtissent des souffrances car le Seigneur aimerait nous « corriger ». « Le Seigneur corrige celui qu’il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils. Supportez la correction : c’est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu’un père ne corrige pas ? Mais si vous êtes exempts de la correction à laquelle tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils.... Dieu nous corrige pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Il est vrai que toute correction semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais elle produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. » (Héb. 12 :6-11). Le but de Dieu est notre sainteté. Il désire qu’un jour nous puissions Le rencontrer sans tache ni ride, ni rien de semblable, mais comme saints et irréprochables » (Eph. 5 :27). C’est le travail du Saint-Esprit qui est venu chercher une épouse pour notre Seigneur. Ne méprisons donc pas la correction de l’Eternel : c’est la preuve de son intérêt pour nous.
Maintenant il faut quand même dire que ce ne sont ni les épreuves ni les souffrances qui nous enseignent quoi que ce soit. Si nous sommes dans la fournaise et nous nous révoltons contre Dieu à cause d’elle, nous n’atteindrons aucun but. Certes, personne ne proclame ouvertement sa rébellion contre Dieu. Nombreux se révoltent contre l’injustice, contre l’église, contre le conjoint, contre l’employeur, contre les autorités de la ville, etc., sans se rendre compte qu’en agissant de la sorte, c’est contre le plan de Dieu pour leur vie qu’ils se sont révoltés et ils sont passés à côté de la bénédiction sans en bénéficier.
C’est quand nous acceptons la souffrance, la persécution, l’affliction, les tribulations comme permises par Sa main pour notre formation que nous pourrons en avoir des bénédictions et être à notre tour de consolation. Si nous les refusons, les tribulations détruiront notre vie spirituelle. Nous continuerons peut-être à fréquenter l’église, mais nous ne serons pas des disciples : notre vie ne sera d’aucune utilité pour ceux qui souffrent.
Je suis d’accord avec vous si vous croyez qu’un tel Evangile ne peut pas faire envie. Mais il s’agit du chemin étroit que le Christ honnêtement a prêché. N’a-t-Il pas dit que si nous voulons le suivre nous devons mourir à nous-mêmes ? Dans cette époque où tout le monde proclame ses « droits » rappelons-nous les paroles du Maîtres : celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui accepte de la perdre la sauvera ! Job a pu dire : « Quand même il voulait me tuer, je ne cesserai d’espérer en lui » (Job 13 :15).
Il est évident que dans l’épreuve nous ne sommes pas seuls. Nous pourrons certainement nous laisser consoler par des frères et soeurs expérimentés, mais il ne faut pas oublier le vrai but de Dieu : apprendre à Lui faire confiance. Le but principal des épreuves c’est de nous faire mourir à nous mêmes (nous sommes déjà morts légalement, mais nous devons mourir dans la pratique) pour que nous nous abandonnions complètement dans les mains de Dieu.
Nous devrions arriver à dire :
Je sais Seigneur, cette épreuve me donne l’impression que je vais y perdre les plumes, elle me fait souffrir atrocement, mais je continue a te faire confiance ; je suis sûr que tu veux mon bien et qu’à la fin j’en sortirai gagnant».
Vincent SALVATO